Le traité de Versailles du 28 juin 1919
Avant d’entamer la deuxième partie de mon propos d’aujourd’hui, je dois résumer le traité de Versailles du 28 juin 1919 mettant fin à la Première Guerre mondiale. Je dis bien résumer, encore que je serai très incomplet dans ce résumé, car s’il me fallait commenter l’ensemble du texte, il me faudrait plusieurs séances de deux heures. Je vais donc uniquement donner les éléments de ce qui peut être le préambule à la deuxième guerre mondiale.
Il fut signé le 28 juin 1919 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, entre l’Allemagne, d’une part et les Alliés, d’autre part. Le traité avait été préparé par la Conférence de paix tenue à Paris, de janvier 1919 au 10 août 1920, qui élaborait aussi les quatre traités secondaires de Saint-Germain-en-Laye, du Trianon, de Neuilly-sur-Seine et de Sèvres.
Bien que cette conférence ait réuni 27 Etats (vaincus exclus), les travaux furent dominés par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et les Etats-Unis d’Amérique et particulièrement par son Président Thomas Woodrow Wilson.
Le traité de Versailles a imposé à l’Allemagne :
Des clauses territoriales, dont la restitution de l’Alsace-Lorraine à la France et la perte de toutes ses colonies d’Afrique au profit de la France et de la Grande-Bretagne. Comme je parlerai tout-à-l’heure de Sarrebruck et de la Sarre (Saargebiet), le traité de Versailles précise à ce sujet que le territoire du Bassin de la Sarre est placé sous administration internationale pour une durée de quinze ans et son statut définitif doit être soumis à référendum. Le Reich allemand retrouva l’administration en 1935 après un plébiscite.
Des clauses militaires
La réduction des armements en canons et avions, ainsi que des effectifs, la démilitarisation de la rive gauche du Rhin, la surveillance d’une Commission de contrôle interalliée.
Des clauses économiques
Déclarée responsable du déclenchement de la guerre, l’Allemagne était condamnée à payer le montant des dommages subis consistant en une indemnité impossible à payer.
Dans l’obligation d’accepter ces dures conditions, l’Allemagne a considéré le traité comme un Diktat.
Rappelons-nous que l’Allemagne n’a pas perdu la guerre sur le terrain, mais qu’elle était obligée de demander l’armistice à cause de la révolution qui peut être qualifiée de bolchévique qui s’est déclenchée en novembre 1918 et surtout de la fuite de l’empereur Guillaume II.
Il y a lieu de noter aussi que sans l’intervention des Etats-Unis dans le conflit en 1917 et surtout en 1918, l’issue de la première guerre mondiale aurait sans doute été différente, au moins dans ses conséquences. Le Sénat des Etats-Unis refusera en novembre 1919 de ratifier le traité de Versailles et rejettera le traité de la Société des Nations assurant ainsi aux Etats-Unis d’Amérique une totale indépendance vis-à-vis des autres pays signataires.
Cette situation humiliante pour les vaincus favorisera les revendications de la part des groupes nationalistes allemands, en particulier chez les nazis, ce qui allait entraîner d’une part, les conditions d’une revanche, et d’autre part, l’avènement de la Seconde Guerre mondiale.